samedi 4 avril 2020

Une septantaine de philosophes, historiens, sociologues et juristes mettent en garde Sophie Wilmès contre le risque d'une politique peu démocratique en temps de lutte contre le coronavirus.


"Restez à la maison". Cela fera bientôt trois semaines que l'injonction tourne en boucle. Nous lavons entendue de votre bouche, Madame la Première ministre, ou de celle de vos collègues ; nous l'avons entendue à la radio, lue dans la presse, sur les réseaux sociaux, et même désormais sur nos téléphones qui nous rappellent à tout moment de ne pas nous attarder dehors. Nous l'avons suivie, nous, les Belges, cette injonction, massivement même, et nous aurions pensé que vous vous en seriez réjouie, Madame Wilmès, lorsque la géolocalisation de nos mouvements vous l'a confirmé.
Sans doute n'était-ce pas suffisant. Ce 27 mars, après avoir prolongé les mesures de confinement, vous nous rappeliez nos responsabilités individuelles et collectives. Vous évoquiez, Madame Wilmès, l'esprit de solidarité, si nécessaire en temps de crise. C'est vrai, cela avait quelque chose d'ironique de vous entendre parler de responsabilités individuelles et collectives, et même de solidarité, lorsque nous connaissions la politique sociale dont vous et vos proches collègues aviez fait la promotion durant des années.
Certains d'entre nous, Madame Wilmès, ont regretté de ne pas vous entendre parler de vos propres responsabilités dans la crise. Au contraire, peu après votre allocution du 27 mars, ce sont plutôt des condamnations qui ont jailli de la bouche de vos collègues. Trop d'entre nous, manifestement, se montraient inconscient.e.s du danger, à se promener dans des parcs ou à s'asseoir sur des bancs. Il n'en fallait pas plus pour déclencher insultes et appels à la délation, ni pour alourdir le climat pesant dans lequel nous vivons. Or, Madame Wilmès, nous qui avons dû renoncer jusqu'à la liberté élémentaire de circuler, le danger, sachez que nous en sommes conscient.e.s. Il est désormais omniprésent dans nos vies.
Pour une grande partie de la population, le danger ne réside pas tant dans la maladie que dans le risque de ne pas boucler les fins de mois, voire pour certains de ne pas manger. Le danger se situe dans la recherche impossible d'un emploi, dans l'incapacité matérielle ou technique d'accompagner la scolarité de ses enfants et dans le fait de les voir prendre un retard difficilement rattrapable. Le danger se situe dans les coups que prennent des femmes et des enfants dans cette situation d'enfermement généralisé. Le danger se situe dans l'isolement des personnes en détresse psychologique, sans parler de la situation intenable des toxicomanes, travailleur.euse.s du sexe, détenu.e.s, sans-papiers, demandeur.euse.s d'asile ou SDF, pour lesquels l'assistance s'est réduite comme peau de chagrin. Parce que, oui, Madame Wilmès, nous n'avons pas tous la chance en Belgique de vivre le confinement de la même manière. Vous devez le savoir, certains n'ont même pas l'occasion de se protéger et ne peuvent s'arrêter de travailler pour nous : ceux-là sont dehors en ce moment même, pris entre vos injonctions contradictoires. Mais une fois encore, nous avons fait bloc derrière vous. C'était un mal nécessaire, la seule solution apparemment, et nous vous avons crue.
Comme vous nous y avez enjoints, nous nous sommes "responsabilisé.e.s". Nous avons pris soin de nous-mêmes, en même temps que nous prenions soin des autres. Nous avons pris le relais des autorités en fabriquant des masques, en contribuant à l'achat de respirateurs ou en nous occupant des oubliés. À certains moments, nous ne vous le cachons pas, nous nous sommes senti.e.s totalement démuni.e.s devant l'immensité d'enjeux que seul un État et son système de sécurité sociale sont censés affronter.
Il y a quelques jours, des voix se sont d'ailleurs élevées . Ces voix n'étaient pas celles du peuple confiné, mais celles de dizaines de médecins catastrophés par la gestion belge de la crise. Il apparaissait que la Belgique avait suivi bien trop tardivement les recommandations de dépistage massif de l'OMS, qui précédaient pourtant l'imposition du confinement par le gouvernement. Ces médecins regrettaient aussi, Madame Wilmès, le renforcement abusif des répressions policières, jugées disproportionnées. D'autres voix se sont levées pour dénoncer les sous-investissements actuels, alors que les pouvoirs spéciaux vous permettaient de réquisitionner quantité de moyens. Nous avons lu que des commandes de masques avaient été annulées sans aucune justification de votre part. Cette semaine encore, au plus fort de la crise qui vous a propulsée à la tête d'un gouvernement provisoire, nous apprenons que les opérateurs téléphoniques, ceux-là mêmes à qui vous avaient transmis nos données de localisation, lancent le réseau 5G dans notre pays, en l'absence de tout contrôle démocratique.
Le 29 février dernier, l'OMS n'identifiait pas seulement comme mesure essentielle de lutte anti-infectieuse l'élaboration de politiques sur l'identification précoce et l'orientation des cas suspects. Elle enjoignait également les autorités à "fournir à la population des lignes directrices claires, actualisées, transparentes et cohérentes et des informations fiables sur les mesures de quarantaine".
Vous voyez, Madame la Première ministre, il est évident que nous avons besoin de représentant.e.s capables de gérer cette crise. À certains égards, vous avez rempli le rôle de guide, investie des pouvoirs spéciaux au nom desquels nous avons été contraints de remettre nos libertés entre vos mains. Néanmoins, nous craignons qu'un gouvernement opaque, autoritaire et contradictoire, sujet aux divers cafouillages mis en exergue par la presse et le corps médical, loin de servir la cause, finisse par mettre à mal l'engouement des citoyens à faire bloc, menace l'équilibre de notre pays et in fine la démocratie pour laquelle tant de personnes ont lutté. Ainsi, nous vous demandons, Madame la Première ministre, allez-vous risquer de laisser une crise démocratique et sociale prendre le pas sur la crise sanitaire ? De nombreuses voix s'élèvent aujourd'hui. Entendez-les et rendez à ce pays les conditions du débat ouvert, pluriel et informé dont il a besoin pour surmonter cette épreuve.
COMMENTAIRE DE DIVERCITY
« RENDEZ A CE PAYS LES CONDITIONS DU DEBAT OUVERT, PLURIEL ET INFORME DONT IL A BESOIN POUR SURMONTER CETTE EPREUVE. »
 
Ils/elles sont septante à avoir cosigné ce texte qui exprime clairement les préoccupations de la majorité des citoyens belges  que Kroll résume en un dessin assassin. On en vient à se demander après avoir pris connaissance des 100 questions de Peter Piot, l'un des plus célèbres virologues au monde, quand nous sortirons de ce confinement forcé et surtout comment,  en quel état psychologique mais aussi politique, social et financier. Les Belges sont inquiets comme jamais  mais pas tous… « Un Belge sur deux estime l’action du gouvernement insuffisante »
 Les préoccupations des Belges seraient similaires à celles des citoyens de huit autres pays européens, selon un sondage de Yougov.
Cette surprenante et inquiétante demande d’un durcissement de l’exécutif s’exprime au moment ou le Premier ministre hongrois  Viktor Orbán prend prétexte de la menace, réelle, que représente l’épidémie de Covid-19 pour y apporter une réponse disproportionnée qui cible davantage l’état de droit que le coronavirus. "Désormais, la Hongrie est une dictature formelle." Professeur de droit européen à l’Université du Middlesex, Laurent Pech ne mâche pas ses mots pour expliquer les conséquences du texte adopté par le Parlement hongrois, qui donne au Premier ministre, Viktor Orban, le pouvoir de légiférer par ordonnances dans le cadre d’un état d’urgence à durée indéterminée. "Un régime dans lequel le pouvoir parlementaire est suspendu, dans lequel le pouvoir exécutif peut faire ce qu’il veut - changer les lois, les abroger sans contrôle législatif - et dans lequel le pouvoir judiciaire est neutralisé - sauf la Cour constitutionnelle qui est en fait capturée par le régime d’Orban depuis 2013 -, il ne reste plus aucun contre-pouvoir. L’exécutif est libre de toute contrainte. Si ça, ce n’est pas une dictature, je ne sais pas ce que c’est", souligne ce spécialiste de l’état de droit dans l’UE.
« À certains moments », insistent les septante : «  nous ne vous le cachons pas, nous nous sommes senti.e.s totalement démuni.e.s devant l'immensité d'enjeux que seul un État et son système de sécurité sociale sont censés affronter. »
Le couple bon enfant Stan Laurel et Olivier Hardy dans sa version féminine  Maggie De Block/Sophie Wilmès a quelque chose de rassurant certes ; il n’empêche que le serrage de vis gouvernemental, assurément nécessaire, n’est pas du tout pour nous rassurer à moyen terme.
MG 




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samedi 29 février 2020

Joachim Coens émet la possibilité d'une coalition corona


Le Vif
Le président de CD&V, Joachim Coens, déclare qu'il faut un gouvernement "énergique" pour faire face à l'impact économique du coronavirus. "Nous pourrions peut-être discuter d'une coalition corona de ceux qui veulent faire quelque chose, qui veulent mettre de l'ordre dans le budget, s'attaquer à la compétitivité, améliorer le pouvoir d'achat des gens", a-t-il déclaré vendredi sur Radio 1.
 Joachim Coens (CD&V)
Dans le cadre de la recherche d'un nouveau gouvernement fédéral, le roi Philippe a confié mercredi dernier une mission au président de la Chambre, Patrick Dewael (Open Vld), et à la présidente du Sénat, Sabine Laruelle (MR). Ils doivent "établir les contacts politiques nécessaires en vue de former un gouvernement de plein exercice".
Dewael et Laruelle ont déclaré vouloir travailler discrètement, et les observateurs disent qu'ils doivent apaiser les esprits après les vetos et les rejets.
La mission de l'ancien chargé de mission royal Koen Geens (CD&V) a pris fin après que le président du PS, Magnette, ait une nouvelle fois rejeté la piste d'un gouvernement avec la N-VA. Le CD&V, qui se dirige vers un gouvernement à majorité flamande et donc avec la N-VA, a réagi avec beaucoup d'agacement à ce rejet. Les chrétiens-démocrates flamands, à leur tour, sont prêts à une "coalition Vivaldi" (avec les socialistes, les libéraux verts et les chrétiens-démocrates, mais sans la N-VA).
Le président de CD&V, Coens, a déclaré que les présidents parlementaires Dewael et Laruelle avaient eu des contacts cette semaine. Il a lui-même déjà eu une conversation avec eux, a-t-il dit sur Radio 1.
Le CD&V reste disponible pour négocier, mais continue également à plaider pour une majorité de chaque côté de la frontière linguistique, a déclaré Coens. Le président du CD&V souhaite une fiscalité plus équitable, maintenant qu'il s'avère que des milliards de dollars continuent d'affluer de la Belgique vers les paradis fiscaux. Coens veut voir quelles recommandations de la commission parlementaire autour des PanamaPapers peuvent encore être mises en oeuvre.
COMMENTAIRE DE DIVERCITY
ET QUOI ENCORE ?
On pourrait s’imaginer qu’ils se foutent de nous. Mais non pas du tout, c’est leur manière à eux de faire le job en ne le faisant pas et en attendant je ne sais quel imprévisible événement. Et voici qu’il surgit, l’imprévisible sous la forme d’un virus facétieux qui brouille toutes les cartes, progresse d’irrésistible manière et fait déjà s’effondrer le cours des bourses. Certains y voient les prémices d’un nouvel effondrement des marchés, d’autres l’intervention d’une invisible main soucieuse de réguler les exubérances  démographiques des ces dernières décennies. Allez donc savoir. Ce qui est sûr c’est qu’on aurait tort comme Trump de se réjouir que « son America » demeure épargnée ou d’imaginer que la pandémie s’arrêtera par miracle aux frontières de notre petit royaume. Olivier Mouton se dit persuadé que nos présidents de partis savent ce qu'il leur reste à faire.
Il, me paraît bien optimiste cet excellent journaliste.
MG
NOUS AVONS BESOIN D'UN GOUVERNEMENT FEDERAL DANS UN MONDE DANGEREUX

Olivier Mouton
Rédacteur en chef adjoint du Vif/L'Express
Ce ne seront peut-être pas les marchés qui forceront cette fois la Belgique à bouger (quoique), mais bien une maladie qui se répand de par le monde.
Nous vivons dans un monde dangereux, où les conflits se multiplient et où les menaces deviennent globales. Face à cela, la Belgique fédérale semble rester les bras ballants. Même quand il occupe la présidence tournante du Conseil de sécurité - un honneur -, notre pays provoque des crises de rire tant son incapacité à former un gouvernement fédéral sème le doute sur sa capacité à agir.
Le Brexit est devenu une réalité, mais rien n'a bougé chez nous en dépit de l'impact potentiel pour notre économie. Le déficit budgétaire s'envole et les marchés commencent à s'inquiéter, mais rien ne se passe dans notre pays de cocagne qui joue avec son bonheur. L'Europe fait face à la montée des nationalismes, du terrorisme d'extrême droite, mais on regarde les trains passer. Pour ne pas parler du climat qui nécessite des réponses urgentes - dans quelle langue faut-il le répéter ? Désormais, de nouvelles menaces, réelles, nous pendent au nez, sous la forme de la pandémie du coronavirus, de son impact important sur les marchés, voire d'un conflit armé susceptible de dégénérer à la frontière turco-syrienne, et cela pourrait-il bouger, enfin, au niveau fédéral ?
Bien sûr, notre pays a déjà fait face à des blocages de longue durée, nous avons même voté une intervention militaire (en Lybie) en affaires courantes, mais est-ce satisfaisant ? Bien sûr, la mise en place des gouvernements régionaux compensent la paralysie du fédéral dans notre pays complexe, mais voyez-vous des impulsions notables émanant de Wallonie, de Flandre ou de Bruxelles ?
Joachim Coens, président du CD&V, propose donc la mise en place d'un coalition "corona" pour prendre les mesures d'urgence qui s'imposent face à l'épidémie. L'idée ne manque pas de piquant de la part d'un ex-missionnaire royale dont le parti détient avec le PS l'une des deux clés susceptibles d'ouvrir la porte d'une majorité fédérale. Passons aussi sur le fait que l'on se moque déjà de toutes parts sur l'idée génial de baptiser un gouvernement d'un pays mal en point du nom... d'une maladie. Sur le fond, comment toutefois ne pas insister sur la nécessité d'entamer enfin des négociations au fédéral pour éviter des élections? Bart De Wever avait brandi la menace si rien ne bouge d'ici mai. Les missionnaires royaux Patrick Dewael (Open VLD) et Sabine Laruelle (MR) consultent dans la discrétion. Leur premier deadline est fixé au 9 mars: pourquoi ne pas bouger, enfin, dès la semaine prochaine?
Ce ne seront peut-être pas les agences de notation ou les marchés qui permettront de débloquer la Belgique, mais bien une maladie qui se répand de par le monde. Quoique c'est soudain l'impact de la maladie sur les marchés financiers qui semble surtout être le vrai levier. Si la dégradation de la situation géopolitique venait à s'en mêler, messieurs les présidents de parti, vous savez ce qu'il vous reste à faire.


vendredi 2 septembre 2011


Verhofstadt heeft gelijk”



Zondagavond 28.08 kreeg oud-premier Guy Verhofstadt de gelegenheid in het programma van de Nederlandse televisie VPRO om uitgebreid, gedurende ongeveer drie uren, zijn mening te uiten over het reilen en zeilen van onze samenleving. Voor iemand die wat te vertellen heeft, is zulk een overvloedige spreektijd in een tv-programma een uitzonderlijk voorrecht, waarvan wij slechts kunnen dromen als het over de Belgische televisie gaat.

Guy Verhofstadt was andermaal zichzelf: gedreven, overtuigend en idealist. Tijdens zijn uiteenzetting ging hij scherp in de aanval tegen het nationalisme dat hij beschouwt als een bedreiging voor de democratie en als een gevaarlijke vertekening van het na te streven toekomstbeeld. Naar mijn gevoel heeft Verhofstadt gelijk. Zijn stelling is historisch juist, ethisch verantwoord en politiek moedig. Want hij deinsde er niet voor terug ook Belgische en Vlaamse toestanden in het vizier te nemen. Wellicht komt de tijd dat humanisten, liberalen, christendemocraten, socialisten en ecologisten gemeenschappelijk stelling moeten innemen tegen de lokroep van nationalisme en populisme, in tijden van razendsnelle veranderingen, die veel burgers radeloos maken en redeloos doen reageren. Sinds jaren verdedig ik een aantal stellingen die evenwijdig lopen met die van Verhofstadt.

1. VOLK EN BEVOLKING

Men moet er zich rekenschap van geven dat in onze Europese samenleving het sociopolitieke begrip “volk” door de feiten achterhaald is. Op het territorium van onze landen woont een “bevolking”, die multicultureel is samengesteld. Volk wordt bevolking. Ernstige wetenschappelijke studies wijzen er op dat de graad van allochtonisering in een land als België ongeveer 30 % bereikt als men kijkt naar de nationaliteit van één van de vier grootouders van een inwoner op Belgisch grondgebied. Het percentage allochtonen in onze grote steden is uiteraard nog veel aanzienlijker en deze tendens is onomkeerbaar. Wanneer mevrouw Angela Merkel verklaart dat de multiculturaliteit mislukt is, begaat zij een grove vergissing.

De multiculturaliteit is een feit. De grote maatschappelijke opgave bestaat erin de om zich heen grijpende multiculturaliteit om te zetten in echte interculturaliteit. De interculturaliteit is niet makkelijk en vergt een langdurig en veelzijdig beleid van inburgering via het onderwijs, de tewerkstelling, cultuur en ontspanning, opvoeding tot wederzijdse verdraagzaamheid en wederzijds begrip en de strijd tegen allerlei vormen van discriminatie. Zo niet dreigt de multiculturaliteit te ontaarden in vormen van stadsguerrilla, zoals onlangs is gebleken in Londen.

2. EIGEN VOLK EERST

De nationalistische slogan bij uitstek “eigen volk eerst” is van een perverse demagogie maar raakt bij veel mensen een gevoelige snaar. Niet alleen is het eigen volk een achterhaald begrip maar bovendien getuigt deze uitroep van een bijzonder onethisch egoïsme dat haaks staat op elke solidaristische beleving van het samenleven in onze moderne maatschappij. Niet het eigen volk maar ‘alle mensen moeten eerst’ komen.

De wenselijkheid van meer menselijkheid moet alle dagen opnieuw worden onderstreept met een intensiteit en op een wijze die de 19e eeuwse en 20e eeuwse opdeling in de traditionele ideologieën van liberalisme, socialisme en christendemocratie ruim overstijgen. Dit wil uiteraard niet zeggen dat wij de hele wereld kunnen helpen maar het vereist wel dat wij met standvastigheid de gelijkwaardigheid van alle mensen moeten blijven verdedigen, ongeacht ras, taal en godsdienst in het besef, enigszins paradoxaal, dat mensen maar gelijkwaardig kunnen zijn voor zover zij niet identiek zijn en dus van elkaar verschillen.

3. WINNAARS EN VERLIEZERS

Uiteraard moeten individuen en groepen kunnen opkomen voor eigen rechten en hun eigenbelang. De mens zal niet snel ontsnappen aan de darwinistische wetten van de evolutie. In die zin was de ontvoogdingsstrijd van de Vlamingen in België niet alleen een sociaal maar ook een ethisch verantwoorde actie. Een evidentie die door steeds meer Franstaligen wordt erkend.

De behartiging van collectief eigenbelang ontaardt echter in onaanvaardbaar nationalisme zodra de belangen van de gemeenschap of een groep worden verwezenlijkt ten koste van die van een andere gemeenschap of bevolkingsgroep. Het blijkt met andere woorden nuttig de zogenaamde economische ’speltheorie’ (theory of games) toe te passen op de grenslijn die wenselijke verdediging van eigenbelang scheidt van onoorbaar nationalisme. Hieruit volgt dat het ontstaan van een ‘zero som spel’ waarbij winnaars en verliezers uit een betwisting te voorschijn treden, moet worden vermeden omdat blijkt dat het algemeen belang, dat dit van de groepen en gemeenschappen overstijgt, hierdoor schade lijdt.

Duidelijker gezegd en toegepast op onze communautaire verhoudingen: een communautair akkoord met winnaars en verliezers waarbij de nadelen en de voordelen van een compromis onevenwichtig zijn verdeeld, is absoluut te mijden, zowel om redenen van efficiëntie als van ethiek. Een optimale oplossing bestaat er uiteraard in dat voor de onderhandelende partijen een gemeenschappelijke win/win-situatie zou uit de bus komen. Zo is het duidelijk dat een splitsing van de sociale zekerheid in België, met als gevolg dat in Vlaanderen de armoede zou dalen en in Wallonië de armoede zeer aanzienlijk zou stijgen, zou moeten worden beschouwd door alle onderhandelende partijen als volstrekt onaanvaardbaar.

4. IDENTITEIT

Personen hebben ongetwijfeld nood aan identiteit. Maar in een globale wereld zonder grenzen met interpenetratie van culturen en massale grensoverschrijdende informatiestromen, wordt de identiteit van een persoon een veel ‘gelaagde’ structuur. Men is Vlaming, Belg, Europeaan. Men heeft een bepaalde politieke overtuiging. Men houdt van sport, reizen, piano, poëzie en lekkere wijnen. Dit zijn slechts voorbeelden van de diverse aspecten verbonden aan identiteit. Het nationalisme bezondigt zich aan een verminkende reductie van de identiteit van de moderne mens door die te herleiden tot de identiteit van bijvoorbeeld zijn Vlaams zijn, zijn Belgisch zijn, zijn Baskisch zijn, zijn Amerikaans zijn, zijn Frans of Duits zijn, zijn blank zijn, christen of musulman zijn.

5. NATIONALISME

De huidige Europese problemen tonen aan hoe nefast de nationalistische reflexen zijn aangezien het onvermogen om eigen nationale bevoegdheden af te staan aan een echte Europese regering de Europese monetaire unie en op termijn wellicht ook de Europese Unie in hun voortbestaan bedreigen. F. Mitterrand heeft ooit verklaard ‘le nationalisme, c’est la guerre’. Ongetwijfeld verwees hij hiermee naar de tragische geschiedenis van de 20e eeuw, deze meest smartelijke eeuw aller eeuwen. Nationalisme vandaag de dag neemt makkelijker de vorm aan van welvaartvernietigend protectionisme.

6. VLOEIBARE WERELD

Het nationalisme staat haaks - en soms met opzet - op de nieuwe moderniteit die om zich heen grijpt in een wereld die ons dorp wordt. De groeiende digitale realiteit waarin steeds meer mensen leven verbreekt de bodemgebondenheid van het individu en dus de ‘bloed-en bodem’-ideologie. Behoren de mensen aan de grond of behoort de grond aan de mensen? Dit is een vraag die in onze ‘vloeibaar’ wordende wereld met evenveel pertinentie moet worden gesteld als de humanisten deden vanaf de XVIde eeuw met het ‘cujus regio et illius religio’-beginsel.

Ongetwijfeld vergen de huidige omwentelingen grote aanpassingen die wel eens kunnen verlopen met horten en stoten. Maar de aan de gang zijnde revolutie, vooral wetenschappelijk en technologisch gestuurd, is onomkeerbaar. Landsgrenzen verdampen, staten provincialiseren, grote mogendheden komen en gaan, individuen nomadiseren, zeker cultureel, mentaal en intellectueel. Voor de aantredende generatie van jonge Vlamingen, die geloven in een verbeterbare wereld, opent zich een horizon die enorme perspectieven biedt. Die horizon afdekken door de bekrompenheid van de ‘eigen-volk-eerst’-dogmatiek en de inteelt van het nationalisme is erger dan een wandaad. Het is een fatale vergissing.

Mark Eyskens

(De auteur is minister van Staat.)

COMMENTAIRE DE DIVERCITY

NUL N’EST PROPHETE EN SON PAYS

La télévision hollandaise (VPRO) a fait fort : trois heures de Verhofstadt non stop sur tous les sujets : le printemps arabe, la crise de l’ euro, le projet européen, les dictatures du XXième siècles, Mitterrand ; Eddy Merckx et la bicyclette, Hugo Claus et le chagrin des belges, le génocide rwandais, les vignobles toscans mais surtout la peste brune du nationalisme qui conduit à la haine des peuples et à la guerre et son antidote l’interculturel. Eblouissant !

Inimaginable ailleurs qu’au Pays Bas. On rêvera de pareil régal Belgique !

Un Guy Verhofstadt téméraire en superforme: passionné, brillant, convaincant, visionnaire et hardiment idéaliste.

Européen de cœur et de conviction, Il a pourfendu comme personne l’hydre nationaliste en Flandre et partout ailleurs. Il y voit, à juste titre une menace pour la démocratie. Verhofstadt a raison sur tous les points, clame Mark Eyskens, le dernier sage du CD&V et l’une des voix les plus éclairée de Flandre. « Zijn stelling is historisch juist, ethisch verantwoord en politiek moedig. Want hij deinsde er niet voor terug ook Belgische en Vlaamse toestanden in het vizier te nemen. Wellicht komt de tijd dat humanisten, liberalen, christendemocraten, socialisten en ecologisten gemeenschappelijk stelling moeten innemen tegen de lokroep van nationalisme en populisme”

Il est grand temps, lance Eyskens que les démocrates de toutes couleurs et de toutes tendance prennent nettement position contre le clan des populistes nationalistes.

Et d’ajouter hardiment que cela fait des années qu’il partage les thèses du libéral Verhofstadt dans les six domaines suivants que nous résumons à la grosse louche.

1. PEUPLE ET POPULATION

La notion de peuple est complètement dépassée dans nos démocraties occidentales. L’Europe est composée désormais de populations de caractère multiculturel (30% d’allochtones en Belgique) avec une concentration maximale dans les villes.

Angela Merkel se trompe lourdement quand elle affirme que le multiculturel a échoué.. De multiculturaliteit is een feit.

LE GRAND DEFI CEST DE TRANSFORMER LE MULTICULTUREL EN INTERCULTUREL

DiverCity ne dit pas autre chose !

De interculturaliteit is niet makkelijk “

L’interculturel est un vrai défi. Il exige une gouvernance complexe à long terme, “van inburgering via het onderwijs, de tewerkstelling, cultuur en ontspanning, opvoeding tot wederzijdse verdraagzaamheid en wederzijds begrip en de strijd tegen allerlei vormen van discriminatie.”

Cela passe par rune reforme de l’enseignement, une mise au travail des allochtones, et une révision de notre conception de la culture et des loisirs. Surtout cela sous entend une lutte contre toutes les formes de discriminations.

Si on n’y parvient pas, le multiculturel a toute les chances de dégénérer vers guérilla urbaine comme récemment dans les banlieues londoniennes.

2. EIGEN VOLK EERST

Le slogan favori des nationalistes “eigen volk eerst” participe de la démagogie la plus perverse parce qu’il touche une corde sensible.

« Eigen volk” est un concept ringuard qui est l’expression d’un égoïsme qui enfreint l’éthique de la solidarité qui est celle d’une société moderne au XXIème siècle.

Niet het eigen volk maar ‘alle mensen moeten eerst’ komen.

Nous avons besoin de plus d’humanité par delà toues les idéologies libérales, socialistes, ou chrétiennes démocrates.

Non nous ne pouvons pas aider le monde entier mais nous nous devons de respecter la singularité de tous tant sur le plan de racial, linguistique, religieux en considérant de manière paradoxale que les gens ne sont égaux que dans la mesure pou ils ne sont pas identiques mais l’expression même de la diversité.

3. LES GAGNANTS ET LES PERDANTS

A l’évidence, les individus et les communautés peuvent revendiquer leurs droits et leurs intérêts propres (opkomen voor eigen rechten en hun eigenbelang). De plus en plus de francophones le reconnaissent aujourd’hui : la lutte pour l’émancipation des Flamands en Belgique était justifiée tant sur le plan social que sur le plan éthique.

Quand l’obsession du « eigenbelang” dégénère une forme insupportable de nationalisme, il faut se réveiller.

Il est impératif d’aboutir à un accord communautaire avec des vainqueurs et des perdants, un consensus, un compromis équilibré fait d’avantages et de quelques inconvénients et cela pour des raisons d’efficacité et surtout d’éthique ; une solution win win pour chacun des partis participant à la négociation.

Il est tout a fait clair qu’une scission de la sécu belge qui aurait pour conséquence une diminution de la pauvreté en Flandre au détriment de son accroissement en Wallonie devrait être regardée par les négociateurs comme parfaitement imbuvable.

4. IDENTITÉ

Chacun a droit à son identité. Men is Vlaming, Belg, Europeaan. Chacun a ses convictions politiques, ses préférences sexuelles, culturelles, philosophiques, d’art de vivre.

Le nationalisme réduit nos diversités identitaires à un seul critère, par exemple être flamand, belge, basque, américain, blanc, chrétien ou musulman.

5. NATIONALISME

Les problèmes qui accablent l’Europe actuellement montrent à quel point le réflexe nationaliste empêche les nations qui composent l’Europe de transférer à l’Europe leurs prérogatives nationales afin de la doter d’un véritable gouvernement capable de gérer la monnaie européenne.

F. Mitterrand l’a dit devant le parlement européen de la manière la pus claire: ‘le nationalisme, c’est la guerre’. Le nationalisme actuel menace de dégénérer en une forme de protectionnisme menaçant la prospérité de tous.

6. UN MONDE FLUCTUANT

Le nationalisme s’oppose, à dessein, à la nouvelle modernité qui transforme le monde en quelque chose ressemblant à notre village à tous.

La dimension virtuelle de la réalité dans laquelle vivent de plus en plus d’hommes et de femmes met à mal le lien au sol que caractérise l’idéologie du sol et du sang. (‘bloed-en bodem’-ideologie).

Appartenons-nous au sol ou le sol nous appartient-il. Behoren de mensen aan de grond of behoort de grond aan de mensen?

Dans notre monde fluctuant, cette question renvoie à celle que se posaient les humanistes du XVIème siècle quand se posait la question du ‘cujus regio et illius religio.

La révolution technologique est irréversible; les frontières nationales s’évaporent, les états se provincialisent de plus en plus, les grandes puissances se font et se défont, les individus se nomadisent sur le plan culturel, mental en intellectuel.

Pour les jeunes Flamands de la génération montante qui croient en un monde en évolution, s’ouvrent des perspectives gigantesques.

Limiter leur horizon qui s’élargit à l’entêtement dogmatique du ‘eigen-volk-eerst’- du nationalisme ambiant est pire qu’une faute ; Het is een fatale vergissing. On applaudit Mark Eyskens des deux mains et Verhofstadt également.

On aimerait que leur discours musclé et visionnaire ébranle les nains de jardins politiques, régionalistes et provinciaux qui nous gouvernent.

MG

VERDRAAGZAAMHEID

Oscar van den Boogaard


In zijn opiniestuk afgelopen dinsdag op de site van deredactie.be spreekt Mark Eyskens zijn bewondering uit voor de vuist die Guy Verhofstadt onlangs op de Nederlandse VPRO- televisie maakte tegen nationalisme en populisme en voor de goede orde zet hij daarbij zijn eigen stellingen nog een keer op een rijtje. Hij waarschuwt er onder meer voor dat de om zich heen grijpende multiculturaliteit eindelijk moet worden omgezet in échte interculturaliteit. Dit moeilijke proces vergt volgens de minister van Staat een langdurig en veelzijdig beleid van inburgering via het onderwijs, de tewerkstelling, cultuur en ontspanning, de strijd tegen allerlei vormen van discriminatie en tevens opvoeding tot wederzijdse verdraagzaamheid en wederzijds begrip.

CE NE SERA PAS LA DERNIERE REFORME”

FRANCIS VAN DE WOESTYNE

Mis en ligne le 02/09/2011

Le sénateur MR-MCC estime que le pays évoluera encore au gré des réformes. Mais tant que les citoyens le souhaiteront, il y aura toujours un Etat belge.

Gérard Deprez, sénateur MR-MCC, analyse les chances de réussite de la mission Di Rupo.

VOUS AVEZ PARTICIPE A TROIS GRANDES REFORMES DE L’ETAT. CELLE DU MOMENT EST-ELLE COMPARABLE AUX PRECEDENTES ?

Il y a de grandes différences : d’abord, à l’époque, il n’y avait pratiquement pas de classe politique régionale, nous étions tous des fédéraux. Ensuite, on pouvait faire une majorité politique des deux tiers avec deux grandes formations politiques. Maintenant, les trois grandes familles ne suffisent plus. Enfin, en Flandre, on n’avait pas un parti nationaliste autonomiste qui était le premier parti du pays. Cela modifie radicalement le contexte.

SOUS LA PRESSION FLAMANDE, ON NE PARLERA DU SOCIO-ECONOMIQUE QU’APRES AVOIR EU UN ACCORD INSTITUTIONNEL… EST-CE COHERENT ?

Cela me surprend. Je n’ai jamais participé à aucune négociation gouvernementale dans laquelle on ne menait pas, au moins en parallèle, des négociations institutionnelles ET socio-économiques. (…)J’avoue que je suis stupéfait de constater qu’après quinze mois, à l’exception de ce qui est prévu dans la note d’Elio Di Rupo, il n’y ait pas encore eu la moindre discussion socio-économique. Dans tous les pays d’Europe, la préoccupation est socio-économique. Chacun renforce les mesures qu’il a déjà prises… Et que la Belgique n’a pas eu l’occasion de prendre.

C’EST UNE EXIGENCE DU CD&V, UNE SORTE DE TICKET D’ENTREE…

Que voulez-vous ? Moi je veux que la Belgique reste. On ne sait pas le faire sans les Flamands !

CHACUN DEVRA FAIRE DES CONCESSIONS…

Oui. Le compromis devra être honorable. Mais pour cela, il ne faut pas dire, en arrivant à la table : “Merci Messieurs les Flamands, ce que vous demandez est parfaitement légitime !”

UNE DES REFORMES A LAQUELLE VOUS AVEZ PARTICIPE S’APPELAIT “LA DERNIERE PHASE” DE LA REFORME DE L’ETAT. VOUS VOUS ETES DONC TROMPE…

Oui, mais à l’époque, je savais qu’il restait un certain nombre de brûlots : la périphérie, les moyens financiers, Bruxelles. Aujourd’hui, vu l’évolution des mentalités et quelle que soit l’ampleur de la réforme actuelle, je pense que cette réforme ne sera pas la dernière. Jean-Luc Dehaene m’a toujours dit : “Pour vous, Latins, la Constitution est une Bible; pour nous, Germains, c’est un texte évolutif.” Il doit y avoir un point d’équilibre, même si chaque point d’équilibre comportera toujours des éléments qui alimenteront une correction ultérieure.

© La Libre Belgique 2011



Le procureur général d’Anvers s’en prend à la politique d’asile



« La sécurité sociale est mise sous forte pression en raison de la politique actuelle de migration et d’asile », a déclaré Yves Liégeois, le procureur général près la cour d’appel d’Anvers.


Yves Liégeois s’est focalisé sur la politique de migration et d’asile et son impact sur la sécurité sociale lors de sa mercuriale, le discours prononcé à la rentrée des tribunaux. L’immobilisme politique risque d’entraîner selon lui des problèmes sociaux totalement ingérables. « La sécurité sociale est mise sous forte pression en raison de la politique actuelle de migration et d’asile », a-t-il soutenu.

L’avocat général Piet Van Den Bon est allé plus loin. « Dans le contexte juridique actuel, il est parfaitement possible pour un citoyen étranger, après une journée de travail ou, pire, contre le paiement d’une inscription fictive, de demander des allocations pour handicapés ou de chômage », a-t-il déclaré.

Que la Belgique est un Pays de Cocagne n’est, selon lui, pas un mythe mais une réalité dangereuse. « Cette réalité constitue un aimant pour les étrangers qui recherchent une vie meilleure. La réglementation inadaptée se propage sur notre sécurité sociale hautement acclamée comme de la rouille sur du métal humide. » « La légèreté avec laquelle ce problème structurel a été négligé, conduit à un gaspillage énorme de revenus de remplacement et d’aide sociale », a-t-il ajouté.

STEFAAN DE CLERCK ONTSTEMD OVER KRITIEK VAN MAGISTRATEN



Minister van Justitie Stefaan De Clerck (CD&V) is boos om de politieke uitspraken van enkele topmagistraten gisteren bij de opening van het gerechtelijk jaar. Hij heeft het over een incident.

In Antwerpen schetste Piet Van den Bon, advocaat-generaal bij het Antwerpse arbeidshof, gisteren een donker en pessimistisch beeld over de 'cultuur van uitkeringen' die onder een groep immigranten heerst.

'Ze leven van uitkeringen en dragen zelf niet bij tot de sociale zekerheid.' Intussen is de uitwerking van nieuwe wetten (de afschaffing van de snel-Belg-wet en de verstrenging van de gezinshereniging) op het terrein zeer beperkt, aldus Van den Bon.

Yves Liégeois, de procureur-generaal in Antwerpen, deed er gisteren nog een schepje bovenop. Hij had het onder meer over 'het einde van de democratie' in dat verband.

'De politiek heeft de migratieproblemen jarenlang verwaarloosd. Op deze manier leiden de politieke partijen ons naar de ondergang van onze democratie,' aldus Liégeois.

De magistratuur mag kritiek hebben, vindt De Clerck. Dat hoort bij hun academische vrijheid, zegt hij vandaag in De Standaard. 'Ik respecteer dat.'

Maar hij is ook boos, zo vertelde hij vanmorgen op Radio 1. Vooral de uitspraak van procureur-generaal Liégeois over 'het einde van de democratie' ligt hem zwaar op de maag.

COMMENTAIRE DE DIVERCITY

LA FIN DE LA DEMOCRATIE

Vraiment ? Quand les hauts magistrats posent la question, il faut peut être s’en inquiéter.


mardi 30 août 2011


The moral decay of our society is as bad at the top as the bottom


Peter Oborne is the Daily Telegraph's chief political commentator.


Tottenham ablaze: the riots began early on Sunday (Photo: AP)

Tottenham ablaze: the riots began early on Sunday (Photo: AP)

David Cameron, Ed Miliband and the entire British political class came together to denounce the rioters. They were of course right to say that the actions of these looters, arsonists and muggers were abhorrent and criminal, and that the police should be given more support.

But there was also something very phony and hypocritical about all the shock and outrage expressed in parliament. MPs spoke about the week’s dreadful events as if they were nothing to do with them.

I cannot accept that this is the case. Indeed, I believe that the criminality in our streets cannot be dissociated from the moral disintegration in the highest ranks of modern British society. The last two decades have seen a terrifying decline in standards among the British governing elite. It has become acceptable for our politicians to lie and to cheat. An almost universal culture of selfishness and greed has grown up.

It is not just the feral youth of Tottenham who have forgotten they have duties as well as rights. So have the feral rich of Chelsea and Kensington. A few years ago, my wife and I went to a dinner party in a large house in west London. A security guard prowled along the street outside, and there was much talk of the “north-south divide”, which I took literally for a while until I realised that my hosts were facetiously referring to the difference between those who lived north and south of Kensington High Street.

Most of the people in this very expensive street were every bit as deracinated and cut off from the rest of Britain as the young, unemployed men and women who have caused such terrible damage over the last few days. For them, the repellent Financial Times magazine How to Spend It is a bible. I’d guess that few of them bother to pay British tax if they can avoid it, and that fewer still feel the sense of obligation to society that only a few decades ago came naturally to the wealthy and better off.

Yet we celebrate people who live empty lives like this. A few weeks ago, I noticed an item in a newspaper saying that the business tycoon Sir Richard Branson was thinking of moving his headquarters to Switzerland. This move was represented as a potential blow to the Chancellor of the Exchequer, George Osborne, because it meant less tax revenue.

I couldn’t help thinking that in a sane and decent world such a move would be a blow to Sir Richard, not the Chancellor. People would note that a prominent and wealthy businessman was avoiding British tax and think less of him. Instead, he has a knighthood and is widely feted. The same is true of the brilliant retailer Sir Philip Green. Sir Philip’s businesses could never survive but for Britain’s famous social and political stability, our transport system to shift his goods and our schools to educate his workers.

Yet Sir Philip, who a few years ago sent an extraordinary £1 billion dividend offshore, seems to have little intention of paying for much of this. Why does nobody get angry or hold him culpable? I know that he employs expensive tax lawyers and that everything he does is legal, but he surely faces ethical and moral questions just as much as does a young thug who breaks into one of Sir Philip’s shops and steals from it?

Our politicians – standing sanctimoniously on their hind legs in the Commons yesterday – are just as bad. They have shown themselves prepared to ignore common decency and, in some cases, to break the law. David Cameron is happy to have some of the worst offenders in his Cabinet. Take the example of Francis Maude, who is charged with tackling public sector waste – which trade unions say is a euphemism for waging war on low‑paid workers. Yet Mr Maude made tens of thousands of pounds by breaching the spirit, though not the law, surrounding MPs’ allowances.

A great deal has been made over the past few days of the greed of the rioters for consumer goods, not least by Rotherham MP Denis MacShane who accurately remarked, “What the looters wanted was for a few minutes to enter the world of Sloane Street consumption.” This from a man who notoriously claimed £5,900 for eight laptops. Of course, as an MP he obtained these laptops legally through his expenses.

The veteran Labour MP Gerald Kaufman asked the Prime Minister to consider how these rioters can be “reclaimed” by society. Yes, this is indeed the same Gerald Kaufman who submitted a claim for three months’ expenses totalling £14,301.60, which included £8,865 for a Bang & Olufsen television.

Or take the Salford MP Hazel Blears, who has been loudly calling for draconian action against the looters. I find it very hard to make any kind of ethical distinction between Blears’s expense cheating and tax avoidance, and the straight robbery carried out by the looters.

The Prime Minister showed no sign that he understood that something stank about yesterday’s Commons debate. He spoke of morality, but only as something which applies to the very poor: “We will restore a stronger sense of morality and responsibility – in every town, in every street and in every estate.” He appeared not to grasp that this should apply to the rich and powerful as well.

The tragic truth is that Mr Cameron is himself guilty of failing this test. It is scarcely six weeks since he jauntily turned up at the News International summer party, even though the media group was at the time subject to not one but two police investigations. Even more notoriously, he awarded a senior Downing Street job to the former News of the World editor Andy Coulson, even though he knew at the time that Coulson had resigned after criminal acts were committed under his editorship. The Prime Minister excused his wretched judgment by proclaiming that “everybody deserves a second chance”. It was very telling yesterday that he did not talk of second chances as he pledged exemplary punishment for the rioters and looters.

These double standards from Downing Street are symptomatic of widespread double standards at the very top of our society. It should be stressed that most people (including, I know, Telegraph readers) continue to believe in honesty, decency, hard work, and putting back into society at least as much as they take out.

But there are those who do not. Certainly, the so-called feral youth seem oblivious to decency and morality. But so are the venal rich and powerful – too many of our bankers, footballers, wealthy businessmen and politicians.

Of course, most of them are smart and wealthy enough to make sure that they obey the law. That cannot be said of the sad young men and women, without hope or aspiration, who have caused such mayhem and chaos over the past few days. But the rioters have this defence: they are just following the example set by senior and respected figures in society. Let’s bear in mind that many of the youths in our inner cities have never been trained in decent values. All they have ever known is barbarism. Our politicians and bankers, in sharp contrast, tend to have been to good schools and universities and to have been given every opportunity in life.

Something has gone horribly wrong in Britain. If we are ever to confront the problems which have been exposed in the past week, it is essential to bear in mind that they do not only exist in inner-city housing estates.

The culture of greed and impunity we are witnessing on our TV screens stretches right up into corporate boardrooms and the Cabinet. It embraces the police and large parts of our media. It is not just its damaged youth, but Britain itself that needs a moral reformation.

COMMENTAIRE DE DIVERCITY

LE CREPUSCULE DE L’ETHIQUE

L’Europe a survécu à la mort de Dieu, à la mort de l’homme ; survivra-t-elle à la mort annoncée de l’éthique ?

L’Europe souffre depuis des décennies d’une crise éthique profonde comparable à celle qui, au 16ème siècle, a vu surgir la réforme protestante. L’ennui c’est qu’on ne voit pas poindre à l’horizon l’ombre d’un renouveau éthique. Et les agitations papales à Madrid n’y peuvent rien changer.

Les voyous qui pillent les magasins de Londres n’ont pas de valeurs. Ce sont des barbares.

L’édito hardi du Daily Telegraph montre que les politiciens et les élites qui les condamnent n’en ont guère plus. Il a hélas raison.

La démocratie est en crise profonde, l’Europe également. Le national populisme agressif et xénophobe menace de remplacer notre héritage démocratique par l’arbitraire et le peuple en redemande.

Vivons-nous les dernières années d’une ère de liberté et de relative prospérité? Après les trente glorieuses, les trente calamiteuses, ensuite:la fin du jambon !

Les filets sociaux retiennent les forces révolutionnaires mais pour combien de temps ? Les démocraties s’endettent dangereusement et prennent l’eau de partout, y compris aux Etats-Unis..

Si les émeutes londoniennes devaient, par malheur, embraser l’ensemble des banlieues européennes, ce serait la fin et le déferlement des réfugiés de tous les printemps arabes partout en Europe. Demain on se contentera d’ un pain très, très amer; qui n’aura de pain que le nom.


Dans son plaidoyer flamboyant, l'éditorialiste du Telegraph met directement et violemment en cause les comportements éthiques des élites économiques et politiques britanniques lesquelles se déchainent contre le comportement des émeutiers. Son analyse fait un tabac sur la toile : près de cinq mille réactions de lecteurs !

Résumons son propos : pour répondre aux émeutes qui secouent le pays depuis le week-end dernier, le Premier ministre a voulu se montrer draconien, au point de tomber dans des excès de populisme sécuritaire. N’est pas Churchill le premier Cameron venu… «La contre-attaque sera cinglante”, a-t-il assuré devant les Parlementaires, après avoir prévenu que « toute personne condamnée doit s'attendre à faire de la prison».

La démesure des décisions judiciaires, exigées par le chef du chef du gouvernement, fait débat. Des critiques acerbes s'élèvent à l’encontre de l'analyse des autorités au pouvoir. Le Premier Ministre a dénoncé «la culture» des émeutiers, «glorifiant la violence, témoignant d’un manque de respect à l’égard de l'autorité de la part de véritables « gangs des rues ». Pour y faire pièce, il réclame «plus de disciplines dans nos écoles», «un système judiciaire criminel qui marque “une frontière nette entre le bien et le mal”.
Oborne estime pour sa part que « la criminalité dans les rues ne saurait être dissociée de la désintégration morale des plus hauts responsables de la société britannique. Les deux dernières décennies ont entraîné un déclin terrifiant des critères moraux au sein de l'élite gouvernante britannique. Que des politiciens mentent ou trichent est devenu « acceptable » ou de moins ne semble choquer personne.

Il n'y a pas que la jeunesse démontée de Tottenham qui a oublié qu'elle a des devoirs à côté de ses droits; c’est pareil pour certains rupins de Chelsea et Kensington”.

Peter Oborne considère que les élites londoniennes sont pour la plupart « aussi déracinées et coupées du reste de la Grande-Bretagne que les jeunes désœuvrés sans emploi qui ont causé de terribles ravages”.

Peu d'entre eux s'empressent de payer leurs impôts s'ils peuvent l’éviter. Beaucoup ne sentent aucune obligation envers la société, un sentiment qui semblait pourtant naturel il y a à peine quelques décennies encore, même chez les nantis». Et de citer les exemples de Richard Branson, le patron de Virgin, ou de Philip Green, le patron de Topshop, qui, pour éluder l’impôt sur leurs bénéfices faramineux ont domicilié leur société dans des paradis fiscaux.

Les politiques ne vaudraient pas mieux que l'élite économique
comme l'a révélé le scandale récent concernant des dépenses de parlementaires renommés.

Parmi les orateurs qui se sont déchainés contre les jeunes au Parlement de Westminster, le Daily Telegraph pointe Gerald Kaufman qui avait exigé un remboursement de 8.865£ (près de 10.000 euros) pour un vulgaire téléviseur. La paille et la poutre! Ce n’est qu’un exemple parmi cent.

Surtour, Oborne relève que ,« le Premier Ministre excusait son erreur de jugement en embauchant l'ancien directeur de rédaction Andrew Coulson en clamant que chacun mérite une seconde chance». Pas question à l’évidence de seconde chance pour les émeutiers et les casseurs. “Cette morale à deux vitesses est symptomatique des « doubles standards » répandus au sommet de la société anglaise. “

“Something has gone horribly wrong in Britain. If we are ever to confront the problems which have been exposed in the past week, it is essential to bear in mind that they do not only exist in inner-city housing estates.

The culture of greed and impunity we are witnessing on our TV screens stretches right up into corporate boardrooms and the Cabinet. It embraces the police and large parts of our media. It is not just its damaged youth, but Britain itself that needs a moral reformation.”

En vérité, ce qui gangrène la société anglaise et toutes les sociétés européennes c’est l’agonie de l’éthique de la base au sommet.

Les contrastes entre les quartiers de déréliction londoniens, parisiens, bruxellois, anversois sont un phénomène de société européen. Tôt ou tard cette non-mixité des quartiers mettra à mal la cohésion sociale et entrainera des tensions insupportables.

Vouloir instaurer de force une mixité sociale à l’école est un leurre.

Il faut commencer par mixifier les quartiers ce à quoi contribue, qu’on le veuille ou non la gentrification.

It is not just its damaged youth, but Britain itself that needs a moral reformation.

Ce qui est vrai pour le Royaume-Uni l’est également pour l’ensemble de l’Europe.

A quand le réveil, le sursaut éthique européen ?

MG